Quel entrepreneur, quel dirigeant, n’a pas peur d’être médiocre, sans jamais pouvoir atteindre son plein potentiel.
Nous avons tous envie d’être exceptionnels et de réussir, mais nous ne savons pas toujours comment y parvenir. Heureusement, une étude menée par la chercheuse américaine Saras Sarasvathy1 peut nous aider à comprendre comment l’entrepreneur d’élite réussit.
Saras Sarasvathy a développé la théorie de l’effectuation2, qui décrit une approche pour prendre des décisions et effectuer des actions dans les processus d’entrepreneuriat.
Nous allons voir que cette approche repose sur l’évaluation des ressources disponibles pour atteindre vos objectifs, tout en équilibrant continuellement ces objectifs avec vos ressources et vos actions.
Pour les entrepreneurs individuels, l’effectuation peut être un outil puissant pour naviguer dans un environnement incertain et prendre des décisions éclairées.
Le secret des 5 étapes pour devenir cet entrepreneur d’élite.
Tu vas le découvrir au fur et à mesure. Ce secret semble bien trop évident, mais il fait contre-pieds à une vision de plus en plus spectaculaire d’un leadership exacerbé…
1 : Faire avec ce que l’on a.
Le premier principe de l’effectuation est de faire avec les ressources disponibles sur le moment.
Plutôt que de se concentrer sur ce que l’on ne possède pas et sur ce que l’on aimerait avoir pour atteindre ses objectifs, nous devons être pragmatiques. C’est apprendre à tirer parti de ses compétences, de son réseau et de ses actifs existants pour avancer dans son projet. C’est être réaliste sur le court-terme, sortir de son business-plan pour voir ce que l’on peut concrètement faire aujourd’hui.
Par exemple, si nous lançons un nouveau produit, mais que l’on ne dispose pas d’un budget marketing important, nous pouvons utiliser les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille pour promouvoir son produit. Ou si tu as besoin d’un expert en développement web, mais que tu ne peux pas te permettre d’en embaucher un à temps plein, fais appel à un freelance ou à un ami qui possède ces compétences.
Quand on lance son activité, c’est aussi se focaliser sur le plus petit produit, viable et efficient pour ses clients.
En faisant avec ce que l’on a, tu avanceras dans ton projet sans être freiné par des ressources manquantes. C’est un excellent moyen pour être plus créatif et trouver des solutions innovantes pour atteindre ses objectifs.
2 : Raisonner en pertes acceptables.
Tu dois évaluer ce que tu es prêt à perdre pour atteindre tes objectifs, plutôt que de te concentrer uniquement sur les gains potentiels.
En tant qu’entrepreneur individuel, manager, cela peut signifier de définir un budget pour un projet et de ne pas dépasser le montant alloué, même si cela signifie de faire des compromis.
C’est accepter de prendre des risques calculés, en évaluant les conséquences potentielles d’une décision avant de la prendre.
Par exemple, si tu désires investir dans une campagne publicitaire coûteuse pour promouvoir ton produit, tu dois d’abord évaluer si tu es prêt à perdre cet argent si la campagne ne donne pas les résultats escomptés.
Si c’est le cas, cela te permettra aussi d’anticiper les actions à faire pour atténuer ou absorber la perte. Si la réponse est non, tu pourras chercher des alternatives moins coûteuses ou réduire le budget de la campagne.
Prendre ce genre de décision n’est pas chose facile, car nous devons décider sans avoir tous les éléments. Tu pourras voir ici qu’il est parfois utile d’utiliser cette stratégie pour prendre une décision.
En raisonnant en pertes acceptables, tu prendras des décisions éclairées et tu éviteras de prendre des risques inutiles qui pourraient mettre en péril ton projet.
3 : Privilégier les partenariats.
Privilégie les partenariats plutôt que la concurrence.
La connaissance de ton univers professionnel (en interne comme en externe) est une nécessité. Elle doit te permettre de trouver des collaborations potentielles pour atteindre tes objectifs.
Sans cette maîtrise de ton environnement, tu auras la tendance à plutôt que de voir les autres acteurs du marché, ou les autres collaborateurs comme des adversaires.
Travailler avec d’autres entrepreneurs ou entreprises pour développer ton projet peut être non seulement nécessaire mais bénéfiques à bien des égards.
Rejoins des réseaux d’entrepreneurs ou des associations professionnelles pour échanger des idées et des ressources. Tu peux par exemple créer un profil LinkedIn avec un bon score d’efficacité.
Par exemple, pour développer son business à l’international sans disposer des ressources nécessaires, tu pourras chercher un partenaire local qui possède l’expertise et les contacts indispensables pour t’aider. Il deviendra une véritable valeur-ajoutée pour atteindre tes objectifs.
La stratégie du gagnant-gagnant prend ici toute sa place.
Tu peux aussi trouver un partenaire pour ton premier produit/service afin de créer un effet de levier, une synergie.
En privilégiant les partenariats, tu bénéficieras du savoir-faire et des ressources d’autres acteurs du marché pour développer ton projet de manière plus efficace. C’est aussi un moyen de s’ouvrir son carnet d’adresse, profiter de sa notoriété et améliorer ton image de marque.
4 : Savoir s’adapter.
Tu dois être capable de t’adapter aux événements imprévus et de tirer parti des opportunités qui se présentent.
En tant qu’entrepreneur, cela peut signifier de rester flexible dans l’accomplissement de ton objectif. Ajuster sa stratégie en fonction des changements du marché.
Cela peut également signifier de rester à l’écoute des tendances et des innovations pour être en mesure de saisir les opportunités qui se présentent.
Cette conduite du changement est nécessaire. La créativité permettra de trouver des solutions adaptées à la réalité du terrain.
Par exemple, si une nouvelle technologie émerge qui peut améliorer ton produit, adopte-la pour rester compétitif. Si un événement imprévu affecte ton marché, tu dois avoir un état d’esprit qui va embrasser ce changement comme une source d’opportunité pour minimiser les conséquences négatives.
Un coach professionnel permet de prendre du recul afin de trouver de nouvelles approches, étapes pour atteindre les objectifs, et avoir des pratiques managériales flexibles.
En t’adaptant, tu navigueras dans un environnement incertain et tireras parti des opportunités qui se présenteront pour développer ton activité.
5 : Être le pilote dans l’avion.
Tu dois demeurer maître de tes actions et croire en ta capacité à influencer l’avenir.
En tant que leader, ou indépendant voulant développer sa notoriété, c’est prendre des décisions en toute confiance en croyant à ta vision pour ton projet.
Cela peut également signifier de ne pas être découragé par les obstacles et les échecs, mais plutôt de les voir comme des opportunités d’apprentissage.
Il y a deux niveaux différents.
Un niveau externe pour que les clients ou les partenaires gardent confiance et n’amplifie pas le problème en doutant. Et parallèlement, un deuxième niveau, antinomique, opposé au premier, consistant à garder le cap malgré ses doutes.
Il est important ici de se rappeler le point 2 sur les pertes et le point sur agir avec ce que l’on a.
C’est donc agir dans la situation telle qu’elle est. Se focaliser sur ce que l’on maîtrise. Sur les facteurs que tu peux modifier.
Ressasser l’échec sans en tirer de leçon, faire comme si la situation n’avait pas changé, garder un cap qui n’est plus adapté : ce n’est pas garder le contrôle. Un pilote sait changer de cap quand un orage lui fait face, sans paniquer, tout en gardant son objectif en tête.
Un bon manager ou entrepreneur se décèle justement dans sa capacité à prendre des décisions en ayant qu’une information partielle. Et en acceptant cette incertitude comme faisant partie du processus même.
Mémo : Points importants à garder en tête pour profiter pleinement de l’effectuation
- L’idée de départ n’est pas déterminante, et doit pouvoir s’adapter ;
- L’approche doit rester simple et pragmatique ;
- L’incertitude fait partie du processus et doit par la collaboration, l’imagination enrichir la situation pour trouver une réponse mieux adaptée, meilleure.
- Le meilleur des plans et celui de l’essai-erreur, en apprenant à être à l’écoute de tout ce qui nous environne.
En gardant ces points en tête, l’effectuation peut aider à changer sa vision, son projet. Avancer pas à pas, s’ajuster sans cesse, sans avoir peur de tomber et, rester pragmatique avec une gestion en « bon père de famille ».
Conclusion
Nous sommes loin des communications flamboyantes d’entrepreneurs. De promesses d’une réussite puissante et fulgurante, d’une toute puissance.
L’effectuation est une approche puissante pour les entrepreneurs individuels, pour les managers, les leaders qui souhaitent naviguer dans un environnement incertain et prendre des décisions éclairées.
En suivant ces cinq principes de l’effectuation nous nous éloignons de la vision très simplifiée de la réussite à l’américaine : « tu es capable d’atteindre tous les objectifs que tu veux, ose viser toujours plus haut. »
C’est un inversement de causalité. Alors que le « développement personnel à l’américaine » nous pousse à faire comme si nous étions déjà un serial entrepreneur à succès, l’effectuation nous apprend l’humilité d’une avance progressive, mais avec assurance.
Et c’est cette modestie, cette adaptabilité qui nous rend plus flexible qu’un grand discours et permet à terme la réussite.
En plus de suivre ces principes, il est également important de développer une image forte et de penser à son personal branding. Son image personnelle est étroitement liée à celle de son entreprise. En développant une image forte et cohérente, nous renforçons notre crédibilité et attirerons plus de clients.
Si tu souhaites développer ton image personnelle et renforcer ton personal branding, n’hésite pas à me contacter. Je serai heureux de t’aider à tirer le meilleur parti de l’effectuation et à atteindre tes objectifs.
Bibliographie
1 : Sarah Sarasvathy : https://www.wikiberal.org/wiki/Saras_Sarasvathy
2 : « Causation and Effectuation : Towards a Theoretical Shift from Economic Inevitability to Entrepreneurial Contingency« , Academy of Management Review, 2001, vol 26, n°2, pp243-288
Nathalie Sarrouy-Watkins, « Éduquer à l’entrepreneuriat avec l’effectuation : principes et exercices issus de réalités entrepreneuriales », Entreprendre & innover, Vol 42-43, n°3, pp115-118